CONTEPAV
GdR OMER-CNRS, Agence de l'Eau Seine-Normandie, Nantes Université
GdR OMER-CNRS, Agence de l'Eau Seine-Normandie, Nantes Université
Le projet CONTEPAV: Impact environnemental des épaves militaires dans la Manche, est porté par le Groupement de recherche Océan & Mers du CNRS (GdR OMER), l'Agence de l'Eau Seine-Normandie et l'Université de Nantes. Il a pour objectif d'évaluer le potentiel de contamination des écosystèmes marins par des substances et éléments toxiques pouvant être relargués par des épaves de navires militaires coulés lors de la Seconde Guerre Mondiale.
L'intérêt pour l'impact environnemental des épaves a gagné l'intérêt des scientifiques depuis le début des années 2000. D'abord focalisé sur les risques de pollutions liées au restes de carburant , notamment le fioul lourd, encore présent dans les cuves des navires, le potentiel de contamination par des substances comme les PCB, HAP, éléments métalliques et composés explosifs soulève depuis peu de nouvelles questions pour les spécialistes des contaminations chimiques des écosystèmes marins.
Basé sur des méthodes de suivis chimiques des milieux aquatiques, le CONTEPAV repose sur des prélèvements de sédiments sur et autour des épaves pour observer les différences de concentrations des différentes substances et éléments ciblés dans l’étude. Les sédiments autour des épaves seront prélevés par carottage à des distances entre 5 et 30 mètres des épaves, pour obtenir des données sur la composition chimique des sols sur différentes périodes et à différentes distances des épaves.
Stratégie d'échantillonnage du projet CONTEPAV. Levé au sondeur multifaisceau réalisé par le DRASSM en 2018-2019, responsable d’opération Cécile SAUVAGE.
Le potentiel de relargage de contaminants dans la colonne d’eau sera évalué à l’aide de capteurs passifs, de types DGT pour les métaux, SPMD pour les HAP et PCB, et POCIS pour les composés explosifs, qui vont être déployés sur les épaves pendant environ 21 jours. Cette période d’exposition correspond à la période optimale d’exposition des capteurs pour qu’ils fonctionnent de façon intégrative (accumulation des contaminants sur toute la durée d’exposition). Cette période ne doit pas excéder 21 jours car les capteurs vont tendre à se mettre à l’équilibre avec leur milieu d’exposition, conduisant à une baisse de la concentration en contaminants et à une perte d’information.
Le projet CONTEPAV profite de la mise en place de la nouvelle plateforme analytique nantaise GEOBIOSE pour l’analyse des échantillons. L’analyse des métaux se fera dans le Laboratoire de Planétologie et Géosciences par spectrométrie d’émission optique (OES), l’analyse des HAP sera réalisée à l'Institut Des Substances et Organismes de la Mer - ISOMER par chromatographie liquide haute performance couplé à un détecteur de fluorescence (HPLC-fluo), le mercure et le méthylmercure au département Contamination Chimique des Ecosystèmes Marins de l’IFREMER. Le carbone total et la granulométrie vont être effectué par le Laboratoire Eau et Environnement de l’Université Gustave Eiffel situé à Bouguenais dans la région nantaise. Les PCB seront analysés par le Laboratoire d’Étude des Résidus et Contaminants dans les Aliments (LABERCA) basé à Nantes. Enfin, les composés explosifs seront analysés par le laboratoire Ecosystems Physico-chemistry (ECOCHEM) de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (RBINS).